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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

saient planer la menace perpétuelle de désordres graves.

Dès le début du vingt-deuxième siècle, la guerre faillit éclater. Un physicien mandchou ayant découvert un procédé rapide pour la fabrication de l’or artificiel, les banquiers asiatiques profitèrent du trouble momentané des relations commerciales pour tenter d’assujettir pratiquement certaines collectivités d’Afrique et d’Europe. Au Conseil des Nations, la prudence des diplomates apaisa le conflit, mais les Blancs durent consentir à leurs adversaires de grands avantages.

Quinze ans plus tard, nouvelle alerte ; cette fois encore, à l’occasion d’une acquisition scientifique importante et susceptible d’applications immédiates. Il s’agissait de la découverte, dans certains gisements du bassin de l’Orénoque, d’un métal voisin du plomb — on l’appela d’ailleurs le plomb Z — qui présentait cette particularité de se désintégrer, sous l’influence de radiations appropriées, avec une vitesse très facilement réglable. C’était, dans un avenir prochain, la possibilité d’obtenir, entre autres choses, des explosifs d’une stabilité parfaite et d’une puissance formidable.

Les financiers asiatiques, immédiatement prévenus, plus ambitieux d’ailleurs et plus arrogants que jamais, réussirent à acheter, par groupements interposés, la totalité des terrains à minerai. Mais le danger apparut si grand que le monde entier s’émut. Le Conseil des Nations, encore une fois, trouva un compromis ; les mines furent nationalisées. En réalité, les Asiatiques gardaient la part du lion ; dirigeant la production, dominant le marché, ils demeuraient à même de constituer des stocks clandestins avant que d’autres gisements