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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

noïdes mille fois plus simple, plus rapide, que celles connues jusqu’à ce jour.

D’autres découvertes avaient suivi, présentant toujours le même caractère de surprenante aisance. Puis, en 457, un coup de foudre : le problème de l’éther était résolu !

Depuis des siècles, l’élite humaine se sentait arrêtée là, perdue en plein brouillard, aux limites de la science et de la métaphysique. Et voici qu’un jeune savant, connu, certes, mais non des plus célèbres, jetait avec hardiesse, vers la rive inaccessible, un élégant pont de lumière ! L’éther devenait une réalité sensible, justiciable des procédés ordinaires de l’investigation scientifique.

Toute l’humanité pensante avait été secouée de surprise ! Et puis, aussitôt, des discussions passionnées et fécondes s’étaient élevées ; les théories s’étaient affrontées, avaient croulé l’une après l’autre, avec une rapidité jusqu’alors inconnue. On assistait depuis cette époque à un bouillonnement désordonné des curiosités ; toutes les audaces semblaient légitimes ; l’esprit humain s’élançait pour une nouvelle et merveilleuse étape.

Bien que les travaux des savants fussent désintéressés et que la spéculation pure fût plus que jamais en honneur, des changements considérables survenaient néanmoins dans la marche de la civilisation ; des possibilités fantastiques apparaissaient à l’horizon. Il y avait un peu d’inquiétude, et même un peu de désarroi dans les âmes, mais l’humanité, dans son ensemble, avançait d’un pas allègre, à une vitesse grandissante, vers des lendemains aventureux dont rien d’historique ne pouvait donner l’idée.

Pour les temps à venir, le principal artisan de cette évolution formidable serait, sans nul doute, ce vieillard immobile, chargé d’ans, chargé d’hon-