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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

tenaient déjà conseil quelques savants des plus célèbres : Roume, Norrès, ex-ingénieur en chef des centrales, le Japonais Takase et trois Américains.

Harrisson avait apporté à ses confrères de mauvaises nouvelles. Non seulement il n’entrevoyait pas la possibilité d’arrêter l’invasion féerique à moins de détruire toutes les zones, mais, confirmant certaines observations déjà faites par Takase, il annonçait que des systèmes secondaires étaient apparus spontanément à plusieurs reprises hors des zones d’énergie. Il ne fallait pas s’en étonner, car il était actuellement possible de produire des systèmes féeriques diffus, dont tous les points de la Terre subiraient le rayonnement.

Toujours partisan de la destruction immédiate des centrales, Harrisson n’osait plus croire à l’efficacité complète de ce remède désespéré. Il se demandait même si cette soudaine disparition d’énergie n’amènerait point la rupture d’équilibres mystérieux et une recrudescence inattendue des formations spontanées.

Pourtant, on avait essayé, une fois de plus, de faire entendre la voix de la raison. Pendant plus de douze heures, les savants s’étaient relayés au cinétéléphone, adjurant les autorités internationales qui pouvaient exister encore de se ressaisir. Ils avaient tenté une démarche suprême auprès du personnel des laboratoires, des savants de toute la planète, de leurs aides, préparateurs ou familiers.

Les exhortations les plus pressantes s’étaient perdues dans le tumulte.

Et, vraiment, l’on n’espérait plus rien, au 4.48, lorsque se produisit la miraculeuse accalmie, lorsque la rumeur de détresse, venue de tous les points de