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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

épouvante : les systèmes féeriques ne devaient apparaître que plus tard.

Malgré le contact permanent des partis, il y eut des empoisonnements gazeux, de folles attaques microbiennes, des vols de torpilles, de formidables orages artificiels détruisant en quelques minutes les richesses d’une région, méridiennes ou parallèles. On frappait au hasard, le plus violemment possible.

Bientôt, cependant, certaines armes, aussi dangereuses pour l’assaillant que pour l’ennemi visé, furent à peu près abandonnées. C’est ainsi que l’on renonça vite aux attaques microbiennes, aux gaz toxiques et aussi aux torpilles à longue portée, d’un emploi peu sûr à cause de la multiplicité des barrages énergétiques.

La seconde période de la lutte commença. Immense drame aux péripéties innombrables et généralement brèves ; sorte de guérilla universelle entremêlée de singulières accalmies locales pendant lesquelles se faisaient encore entendre des appels à la justice, des prêches fraternels ou bien des apostrophes véhémentes et de terribles menaces.

Les centrales productrices d’énergie publique et les zones du réseau général, richesses communes que chaque parti considérait, non sans raison, comme l’armature indispensable de la civilisation moderne, étaient encore épargnées. Règle empirique du nouveau jeu de guerre, dictée par un reste de prudence et surtout par l’illusion tenace que les troubles de l’heure n’étaient que fièvre passagère, après quoi, l’humanité, débarrassée d’impedimenta morbides, repartirait allègrement vers de nouveaux destins.

La plupart des voies de communication demeu-