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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

Les gouvernements parallèles s’alarmèrent et, sans tarder, montrèrent par des actes qu’ils entendaient résister à la manœuvre. Endémios s’était réfugié en Amérique du Sud ; le triumvirat qui, dès la première heure, l’avait mis en accusation, demanda son extradition. Les Américains refusèrent nettement ; ils déclarèrent que toute entreprise des méridiens contre Endémios exposerait ses auteurs à des sanctions sévères et immédiates. Les Européens occidentaux se portèrent garants, dans les mêmes conditions, de la sécurité de Lahorie et de ses gens qu’ils avaient accueillis ; en outre, comme des propagandistes méridiens tentaient des menées indiscrètes en Espagne et en Italie, ils les firent arrêter sans avertissement.

À partir de cette heure, les incidents succédèrent aux incidents. Les rivalités nationales n’étaient pas les seules ni même les principales causes de trouble ; les querelles politiques qui agitaient chaque pays compliquaient à l’extrême une situation déjà fort confuse.

L’œuvre de restauration africaine se trouva définitivement compromise. Les grands agriculteurs et les ingénieurs chargés de la distribution des secours étaient journellement en lutte contre les agents des transports, qu’ils fussent ou non leurs compatriotes. Les conflits d’autorité se multipliaient ; de continuelles frictions paralysaient tous les efforts.

Une immense entreprise internationale de constructions provisoires qui devait, en quelques semaines, fournir le logement aux sinistrés, échoua misérablement avant même que fussent édifiés les hôpitaux indispensables, les magasins du ravitaillement et les établissements publics nécessaires à l’utilisation intensive du réseau général.