Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

neutres, malgré les avis pressants de Harrisson et des Académies scientifiques, discutaient toujours !…

Enfin, le 23, triomphant de toutes les mesures d’isolement, une série féerique se propageait autour du globe suivant les zones géminées équatoriales. D’importants systèmes éthérés prirent naissance à tous les croisements méridiens, et l’on décela même la présence de formations secondaires en d’autres points du réseau général, de part et d’autre de l’équateur. Pour la première fois, la chiquenaude créatrice s’était répercutée à l’infini, avait éveillé des échos lointains dans l’immensité de l’éther tellurique.

En Amérique et dans les îles de la Sonde, cinquante mille personnes furent atteintes de cancers extravagants et moururent à la même minute. En Asie méridionale, des systèmes secondaires, parfaitement invisibles et probablement souterrains, provoquèrent, parmi la population des alignements hindous, l’apparition d’une maladie terrible, rappelant les formes les plus dramatiques de la rage.

Il ne fallut rien moins que cette catastrophe frappant les neutres pour dessiller les yeux des politiques et faire cesser toute hésitation. Le 25 août à midi, heure du méridien zéro, suivant les indications de Harrisson, l’énergie du secteur africain était enfin rendue inutilisable. En même temps, d’importantes forces de police aérienne franchissaient de toutes parts les frontières des pays belligérants.

Pratiquement désarmés, les Africains n’opposèrent aucune résistance sérieuse à l’avance des universels. Les polices neutres occupèrent tous les établissements internationaux, les centrales, les postes de météorologie, les laboratoires et contrôlèrent les moyens de communication.