Page:Pérochon - Les Hommes frénétiques, 1925.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
LA MÊLÉE

chargés de suivre les événements et de parer à l’imprévu, rappelèrent leurs spécialistes. Pour la seconde fois, Harrisson et Lygie, convoqués par l’Académie de physique au laboratoire 4.48, durent quitter le Refuge.

Quelques foyers épidémiques s’allumèrent chez les neutres, notamment en Europe, en Australie et en Asie centrale ; immédiatement signalés, ils n’eurent pas le temps de s’étendre. Les services d’hygiène demeurèrent alertés et de sévères mesures d’isolement furent prises pour que le fléau ne débordât point, à l’avenir, les limites des pays belligérants.

Il fallait en outre préserver les neutres des gaz toxiques. Malgré la maîtrise reconnue des ingénieurs du Sud, leurs nuées empoisonnées causaient de l’inquiétude : une négligence, une erreur ou même une réaction toujours possible des postes lahoristes et les nuées pouvaient dévier, porter la mort chez les Européens ou les Asiatiques. Les organisations de météorologie universelle intervinrent donc ; et, avec une énergie telle que, bientôt, l’influence des postes africains fut annihilée.

Par malheur, l’unanimité qui s’était formée chez les neutres au moment du danger, ne tarda pas à disparaître. Des tiraillements se produisirent, une fois de plus, au Parlement mondial et à la Commission d’arbitrage. Endémios, dès la première heure, avait dénoncé l’action brutale de la météorologie universelle comme une violation flagrante de la neutralité. Annihiler les postes africains, c’était, disait-il, briser les armes entre les mains des Sudistes alors que leurs adversaires — qui, les premiers, avaient férocement transgressé le droit des gens — conservaient toutes leurs possibilités