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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

de la terre, monta vers le ciel redevenu clair.

L’attentat des Sudistes dépassait en horreur les plus grands crimes de la barbarie chrétienne.

Le Parlement mondial, la Commission d’arbitrage et tous les gouvernements nationaux s’émurent. La Commission d’arbitrage reprenant, par la force des choses, le rôle du Conseil Suprême, envoya aux belligérants, sur un ton comminatoire, l’ordre de cesser immédiatement la lutte. Le gouvernement sudiste aurait en outre à répondre de l’attentat inqualifiable, commis en violation du droit des gens et qui avait, au surplus, causé la mort d’agents neutres, surpris par les gaz toxiques dans les établissements internationaux d’Afrique.

Le Parlement mondial vota la mobilisation de tous les universels.

Mais les événements se succédèrent avec une rapidité déconcertante. Le message de la Commission d’arbitrage était à peine lancé qu’on apprenait avec stupeur le déclenchement d’une vaste offensive microbienne. Pendant que les Sudistes préparaient en secret l’attaque par les gaz, des avions lahoristes avaient en effet, traîtreusement ensemencé le territoire austral. Et, maintenant, après une courte période d’incubation, les épidémies éclataient partout ; des maladies inconnues se propageaient avec une inquiétante rapidité.

Le crime répondait au crime ; les belligérants sombraient dans la même folie monstrueuse.

Les autorités internationales comprirent que l’heure des appels à la modération était passée ; il fallait agir sans retard et brutalement. On se décida donc enfin à réaliser l’isolement des deux nations en lutte. La surveillance active des universels bloqua les frontières. Les grands conseils techniques,