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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

renforcés, partaient pour des destinations inconnues.

Au-dessus de la vallée du Nil, Harrisson encadra une nuée de torpilleurs automatiques qui, guidés sans doute par une centrale méditerranéenne, filait déjà vers les terres du Sud. Il les suivit jusqu’au voisinage du parallèle frontière ; tout à coup, il les vit se disperser comme des feuilles sous une bourrasque ; ils éclatèrent en l’air, dans toutes les directions, avant d’avoir atteint le territoire ennemi.

Harrisson eut un vif mouvement de surprise et se pencha pour examiner attentivement l’écran. Puis il appela Lygie, qui s’était éloignée, les nerfs brisés.

— La police ! criait-il ; voici enfin la police ! Il y a peut-être encore un peu d’espoir !

Survolant les montagnes d’Abyssinie, une escadre d’universels cinglait vers l’Ouest à grande vitesse ; une escadre compacte, précédée d’éclaireurs ultra-rapides qui faisaient les sommations et déblayaient la route.

Le prestige de la police internationale demeurait encore si grand que, malgré l’aveugle furie des combattants, le vide se faisait sur le passage des éclaireurs. Les Africains se séparaient, revenaient vers leurs bases ou, tout au moins, demeuraient à distance, hésitant sur la conduite à tenir. Les universels ouvraient la mêlée comme l’étrave ouvre les flots. Ils avançaient tout droit, collant à la ligne parallèle sans manœuvrer ni combattre. Leur rôle actif se bornait à intercepter et à détruire par influence les avions-torpilles qui commençaient maintenant à voler au-dessus de la frontière. Quelques-uns de ces avions, mus par des forces inconnues, leur échappaient d’ailleurs et portaient la mort au loin.

Une seconde escadre venait de l’Atlantique. La