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HARRISSON LE CRÉATEUR

tion, de ramener la vie terrestre actuelle vers cet état d’homogénéité que de bons esprits considéraient toujours comme l’état initial.

Harrisson et Lygie avaient vite décelé une action sélective des formations éthérées, et un minutieux travail d’analyse leur avait permis d’isoler un système tourbillonnaire particulièrement intéressant, puisqu’il éveillait la vie tumultueuse dans l’organisme humain lui-même. Ce système, qu’ils désignaient sous le nom de système féerique 13, était en ce moment le principal objet de leurs observations. Étudiant, à l’aide de préparations biologiques variées, la formation des noyaux tumultueux dans les tissus, ils étaient arrivés à cette conclusion que ces étranges colonies parasitaires ne se maintenaient et n’exerçaient une action durable que dans certains éléments doués d’une vie cellulaire active. Le protoplasme des centres sexuels, en particulier, constituait le véritable terrain d’élection pour les noyaux artificiels correspondant à la période principale du système 13. Il s’y produisait des changements profonds et très rapides, une dégénérescence quasi instantanée.

Cette constatation ne fut pas sans alarmer Harrisson. Bien qu’il opérât dans l’isolement complet, tout à fait à l’écart des forces publiques, et bien que les tourbillons d’origine éthérée qu’il produisait atteignissent rarement les limites de la visibilité oculaire, il n’en croyait pas moins indispensables les plus grandes précautions. Tous les appareils étaient recouverts d’une cloche de sûreté ; en outre, Harrisson et Lygie n’entraient au laboratoire secret que protégés par un vêtement isolant de nature spéciale, confectionné par eux-mêmes.

Quant à Flore et à Samuel, il ne fallait pas songer