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HARRISSON LE CRÉATEUR

rement hilarants. Enfin, l’énergie de secours était fournie par une frise radioactive qui courait gracieusement sur le revêtement métallique intérieur.

Touchant à la maison, d’un côté, un petit hangar pour avion et voiture terrestre ; de l’autre, un atelier d’artisan à domicile. Un chemin à chaussée vitrifiée descendait, entre une double rangée de chênes améliorés et de platanes à fleurs, vers la belle et large route qui, passant au pied du coteau, menait à la centrale voisine.

Harrisson et Lygie avaient transformé l’atelier en laboratoire, mais ils n’avaient là qu’une installation banale destinée aux essais d’importance secondaire. Leur véritable cabinet de recherches se trouvait au sous-sol ; ils y avaient placé leurs générateurs spéciaux, et ils y passaient la plus grande partie de leur temps, poursuivant leurs travaux sans l’aide de personne, dans le secret le plus absolu.

Harrisson et Lygie vivaient d’ailleurs très isolés au Refuge ; ils n’avaient avec eux qu’un couple de gens de maison, deux vieux fonctionnaires subalternes aussi dépourvus de morgue que des domestiques de l’ère chrétienne et à qui ils étaient fort attachés.

Cependant, ils avaient aussi amené de l’institut, Samuel, le petit mulâtre, et la négrillonne Flore ; tous les deux également beaux, mais tous les deux également arriérés, signalés au cours d’une enquête psychologique comme de curieux spécimens de l’humanité à l’âge néolithique et recueillis comme tels à l’institut Avérine. Au sujet de ces deux enfants, on avait d’ailleurs longuement discuté entre savants, car, s’ils n’arrivaient à la connaissance que par des analogies grossières, dignes du cerveau d’un anthropoïde supérieur, ils étaient tota-