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LES GARDIENNES

compagnait ; devant Francine il faisait claquer sa langue, clignait de l’œil.

— Chambrière, disait-il, retiens mes paroles ! Toi qui ne connais pas le Marais, toi qui as peur sur l’eau et qui n’entends rien à rien, il y aura bientôt une belle occasion pour te dégourdir. Mon oncle, le grand Georges va venir : tu n’auras qu’à nous suivre sur notre bateau et, puisque tu n’as jamais vu tirer la sarcelle ou pêcher l’anguille, eh bien ! cette fois, tu le verras, pauvre innocente !

Francine travaillait avec une ardeur nouvelle ; parfois elle se surprenait à murmurer comme tous les autres :

— Le beau Georges va venir !

Et elle accueillait les jours avec une obscure joie tremblante.