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LES GARDIENNES

chiffon à la main, se préparait à essuyer les meubles :

— il faut que je vous aide !

Marguerite répondit :

— Si tu veux !

La Misangère entra quelques instants plus tard dans la boulangerie. Les deux petites bavardaient ; elle s’arrêta pour les écouter. Marguerite surtout parlait. Elle expliquait à l’autre comment était le Paridier et aussi la Cabane Richois sur le bord du canal ; puis, elle nommait Georges Misanger, le garçon le plus gai du village, qui, malheureusement, était parti en guerre comme les autres.

La Misangère pensa que Marguerite se liait beaucoup trop vite. Cette fille de l’Assistance n’avait pas mauvais air, elle semblait modeste et craintive ; il ne fallait pas cependant trop s’y fer.

Poussant la porte de la cuisine, la patronne vit les deux filles en grand travail. Elle regarda s’escrimer la nouvelle servante et la façon dont elle s’y prenait lui fit bonne impression. Comme la soirée s’avançait, au lieu de la conduire au Paridier, la Misangère l’emmena coucher à Château-Gallé afin de la faire parler, d’étudier ses manières et de chercher à surprendre les mauvaises idées qu’elle pouvait avoir.

La servante devait passer les quatre premiers jours de la semaine au Paridier, les deux suivants et la matinée du dimanche à la Cabane ; les conditions du marché étaient ainsi.

Francine commença donc son service à la ferme,