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LES GARDIENNES

rite ; malgré son grand âge, il est insupportable.

— Oh ! je n’ai pas peur des bêtes ! répondit Francine.

Elle continua, sans avancer :

— Je vois que je suis égarée dans ce village… On m’avait pourtant dit de suivre tout droit le chemin. Pouvez-vous m’indiquer où se trouve l’endroit que l’on appelle le Paridier ? J’y vais pour y rencontrer ma patronne qui est Mme Misanger.

La petite boulangère frappa l’une contre l’autre ses mains blanches de farine et se mit à rire clair.

— Mais elle est ici, Mme Misanger ! dit-elle ; la voici !…

Francine tourna la tête du côté de la cour et vit venir vers elle une grande femme au beau visage froid et dont les yeux regardaient avec insistance.

— C’est moi, ma fille, celle que vous cherchez. Vous êtes arrivée juste à l’heure convenue : c’est bien, cela !

Francine, troublée, offrit encore son sourire.

Alors Marguerite fit deux ou trois pas dans la rue et dit :

— Entrez vous reposer chez moi.

— Vous pouvez entrer, dit à son tour la Misangère. J’ai encore à faire par ici ; j’irai vous rejoindre tout à l’heure.

Francine, suivant Marguerite, traversa la boutique et vint s’asseoir dans une cuisine où il y avait un peu de désordre.

— Tout est en l’air, dit Marguerite ; c’est que je n’ai guère le temps de m’occuper du ménage.