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LES GARDIENNES

jeunes, les bancroches comme les galants, les galvaudeux comme les innocents, tous les valets étaient loués déjà ; la foire, cette année-là, n’avait pas lieu. La Misangère revint de la ville, fort ennuyée.

Par chance, Christophe quittait sa condition le quinze mars ; elle l’embaucha pour l’été, moyennant un prix d’homme, bien qu’il fût dépourvu d’esprit, de force et d’adresse.

Cela n’était pas suffisant ; il eût fallu deux hommes de plus ou, tout au moins, un grand ouvrier pour mener le travail. La Misangère fit encore un voyage à la ville et, faute de mieux, elle gagea une servante, une fille de l’Assistance qu’elle ne vit même pas, mais dont on lui fit un portrait avantageux ; cette fille était, disait-on, docile, robuste, honnête et surtout parfaite ouvrière, apte au travail de force aussi bien qu’au travail fin. La Misangère, par prudence, ne la gagea cependant qu’au mois.