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LES GARDIENNES

tresse de sa volonté ; œuvre douloureuse dont il lui restait de profondes blessures. Elle songeait à Claude qui était mort en la maudissant, à ses enfants qui ne l’aimaient guère ; elle revoyait Francine partant seule sur le chemin d’aventure.

Elle comprit que toute joie était finie pour elle et qu’elle allait peut-être avoir de grands remords.

Du fond de son cœur elle y consentit. Son visage retrouva son habituelle sérénité.

Elle murmura, elle aussi :

— J’ai mon dû !

Puis, pour souffrir, elle entra dans sa maison froide où s’installait l’ombre du soir.

Par l’étroite fenêtre, se glissaient les derniers rayons du couchant ; ils illuminaient, au-dessus de la cheminée, la haute figure de l’officier défunt.

— La Misangère s’avança, comme attirée par cette clarté ; et il lui sembla que, vers elle, s’abaissaient doucement les yeux sévères.


FIN