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LES GARDIENNES

VIII


Le second dimanche de décembre, Francine fit transporter à la ville, son trousseau, en plusieurs paquets importants.

Le 15 du même mois, dans la soirée, elle quitta la maison de Miraine.

Les grandes pluies ayant fait monter soudain les eaux du Marais, la chaussée de Saint-Jean se trouva coupée en plusieurs endroits et Francine dut rejoindre la gare par Sérigny. Le père de Miraine la conduisit en bateau jusqu’au Grand Canal puis s’en retourna.

Francine, au lieu de traverser Sérigny prit un sentier de plaine qui rejoignait la route après avoir contourné le village.

Elle portait, dans une boîte en carton, ses vêtements de travail, ses papiers et quelques menus objets. Le tout n’était pas fort lourd. Cependant, elle avançait assez péniblement sur le sol glissant : son corset, pour la dernière fois durement serré, lui coupait le souffle et la blessait.

Avant d’arriver à la route, Francine, à peu près sûre à présent de ne rencontrer personne, s’arrêta et, cachée par une haie, se mit un peu plus à l’aise.