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LES GARDIENNES

La Misangère, à qui le ton ne convenait pas, répliqua :

— J’ai fait ce que je devais faire. La dette dont vous parlez, je ne vous en demanderai jamais paiement.

Clovis continua :

— Vous avez travaillé chez moi, je vous en sais gré. Mais me voilà de retour… dans quelques jours je serai libéré et vous pourrez vous reposer… Il ne faut point, au même chantier, plusieurs voix pour commander. Chez nous, maintenant, Solange dirige la maison et, pour le reste, c’est ma volonté qui règne.

Elle ne fut pas surprise, car elle attendait ces propos ; tout au plus pensa-t-elle qu’ils venaient un peu tôt.

— Vous avez raison ! dit-elle.

Mais lui, voulut tout de suite régler la question.

— Les vieux avec les jeunes, ça ne va jamais trop bien, vous le savez comme moi… Les vieux veulent commander et ce n’est plus leur tour. Vous êtes venue vous installer chez moi avec mon beau-père, à présent défunt ; vous y avez vécu… Je ne vous le reproche pas ! C’était plus commode : Solange pouvait ainsi vous aider à soigner le beau-père. Maintenant, cela change un peu, comprenez-le bien ! Il n’y a plus de malade à soigner… et, à Château-Gallé, vous avez votre maison…

— C’est bien mon idée, dit-elle, de retourner chez moi ; à ce sujet, il n’y aura pas de mouvement entre nous.