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LES GARDIENNES

Elle se tenait devant lui, les mains croisées, secouant la tête d’un air obstiné.

— Non ! dit-elle, je ne ferai plus rien. D’ailleurs il consentirait à m’épouser que moi, maintenant, je ne voudrais pas !

Entendant cela, le bonhomme se remit à ses écritures et ne la regarda plus. Interdite, croyant l’avoir gravement fâché, elle allait sortir lorsqu’il la rappela d’un ton brusque :

— Pourquoi partez-vous déjà ? Vous avez bien quelque chose à nous demander ?

Elle lui expliqua done enfin qu’elle se trouverait sans place à partir du 24 décembre. Il regarda sa femme et celle-ci posa toutes les questions qu’il fallait. Puis, ils cherchèrent ensemble s’il y avait, parmi les gens de leur connaissance, quelqu’un qui voulüt bien accepter Francine pendant quelque termps après cette date. Sur le moment, ils n’en découvrirent point.

— Plus tard, consentiriez-vous à vous éloigner de votre enfant ?

— Non, par exemple ! Je le garderai près de moi… toujours près de moi !…

Êlle avait jeté ces mots avec une vivacité qui leur parut de bon augure :

— Très bien !… mais cela ne simplifiera pas les choses… Il vous faudra une place choisie… une place où, je le crains, vos gages ne seront pas gros.

Elle releva la tête d’un air brave.

— J’ai de l’argent ! plus de quatre mille cinq cents