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LES GARDIENNES

il y avait aussi Georges en habit fringant de soldat… Georges s’appuyait sur une canne mais portait haut sa tête rieuse.

Francine comprit que tout ce monde était venu à la ville pour les achats des fiançailles. Son courage s’évanouit ; elle n’eut plus qu’une idée : tirer au large, disparaître. De peur d’être reconnue, elle se sauva sans regarder derrière elle.

Quand elle arriva à l’auberge, après un long détour, le cheval était attelé déjà ; la voisine, impatiente, montra un peu d’humeur, Ce ne fut pas seulement pour la contenter que Francine monta vite. Tassée dans la voiture, elle tenait sa main devant son visage, pour couper le vent, disait-elle, Elle ne se redressa qu’une fois franchies les barrières de la ville.

Son cœur, alors, battit plus bravement ; elle murmura encore :

— Oui ! je lui parlerai !