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LES GARDIENNES

plus à l’aise. Elle demeura encore un moment auprès de la religieuse dont la seule présence l’apaisait. Au moment de partir elle eut un faible sourire lorsque sœur Angélique, pour la consoler tout à fait, déposa sur sa main une petite dentelle de papier choisie parmi les plus délicates.

Au centre de la ville, dans la rue commerçante, les boutiques, en cet après-midi de dimanche, étaient fermées, mais les marchands avaient placé derrière leurs vitrines de belles choses que les promeneurs examinaient.

Passant devant un bazar qu’elle connaissait bien, Francine souffrit moins qu’elle ne l’aurait imaginé. Il y avait, à côté de ce bazar, la boutique d’un marchand de costumes pour enfants. Elle s’arrêta devant la vitrine ; on y voyait, tout à fait en avant, différentes pièces de lingerie pour le premier âge ; on eût dit des vêtements de poupée, Francine les regarda longuement, songeuse.

De l’autre côté de la rue, assez étroite en cet endroit, la Misangère, justement passait. Elle était venue à la ville, ce jour-là, pour voir un soldat convalescent qui arrivait de l’hôpital où Georges demeurait encore en traitement. Ayant eu, par ce soldat, de bonnes nouvelles, elle s’en retournait contente. Dans sa hâte de rentrer au Paridier, elle marchait très vite vers l’auberge où elle devait trouver son cheval attelé, prêt à partir.

Ses yeux, par hasard, tombèrent sur Francine, puis sur la vitrine et les trousseaux d’enfant. Elle fit