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LES GARDIENNES

VII


À trois heures du matin, Georges quitta la maison de ses parents ; sa mère l’accompagnait. La veille, au moment de partir, il s’était décidé tout d’un coup à gagner une nuit encore, comptant rattraper en route ce retard de douze heures.

Le train passait à l’aube à la station qui porte le nom de Sérigny, mais qui se trouve isolée, dans la plaine, à une bonne demi-heure de marche.

Au lieu de prendre directement la route devant Château-Gallé, Georges et sa mère descendirent au village. Les gens reposaient à cette heure matinale, Cependant Marguerite Ravisé et son frère étaient déjà debout ; la cheminée du four envoyait, au-dessus des maisons, une épaisse fumée rougeâtre.

La Misangère mena son fils à la boulangerie prendre des provisions qu’elle y avait oubliées la veille, tout exprès.

Lucien Ravisé remercia Georges pour l’aide qu’il leur avait apportée, cette fois encore. Marguerite avait un pauvre visage navré. Georges parla peu ; il était pâle, nerveux et ne cachait pas son chagrin. Il embrassa Lucien, puis Marguerite, fraternellement. Et il ne s’attarda pas à la boulangerie.