Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
LES GARDIENNES

— Bon ! dit Georges, mais moi, je veux travailler avec vous ; c’est mon droit ! Je vais aller d’abord au Paridier, puis chez moi pour déjeuner… Mais, dès ce soir, j’irai vous revoir et vous aider. Vous me le permettez ?

Elle répondit par un sourire. Puis elle dit :

— Au revoir !

Et elle s’éloigna vite, afin de rattraper le temps perdu ; légère aussi, de sa joie.

Georges demeura un moment à la regarder ; avant de disparaître, à la croisée de la route et d’un sentier de plaine, elle se retourna et lui jeta, une fois encore, la tendre lumière de ses yeux reconnaissants.

Il revint vers le Paridier et il murmurait :

— Je ne croyais pas la trouver si plaisante !

Georges resta peu de temps chez sa sœur ; deux Américains s’y trouvaient qui venaient chercher un panier d’œufs ; il les suivit à leur cantonnement où il demeura jusqu’à l’heure du déjeuner. Il domina parmi ces jeunes hommes qui n’avaient point encore combattu ; devant ceux qui comprenaient le français, il fut heureux de conter de terrifiantes histoires de guerre.

Passèrent deux filles de Sérigny qu’il connaissait ; elles marchaient lentement, se tenant par le bras, et vers les soldats étrangers, coulaient de longs regards. Il en fut choqué. Dès qu’il se montra, les filles s’esquivèrent.

À son tour, il questionna les Américains, le plus adroitement qu’il put. Se trouvaient-ils bien à Sé-