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LES GARDIENNES

ne sais d’où… des choses utiles dont je me suis servi… et d’autres que je gardais le plus longtemps possible, comme souvenirs. Francine, vous ne pourriez pas me dire, à présent, d’où cela pouvait bien venir ?

Elle rougit, leva vers lui ses yeux qui s’élargirent le temps d’une seconde, puis se détournérent.

Georges, poursuivant son avantage, tira de sa poche un calepin et prit, dans ce calepin, une petite médaille en métal blanc qu’il fit tourner devant le visage de Francine.

— Cela par exemple… c’est une petite chose bénite, je pense… que l’on m’a donnée pour me préserver des mauvais coups de l’ennemi… et en effet, elle m’a préservé, comme vous voyez.

Il riait, en garçon incrédule, pour qui la dévotion d’autrui était un peu sujet d’amusement.

— C’est une médaille bénite, n’est-ce pas ?

— Sans doute ! répondit Francine.

Il reprit :

— Eh bien, ce n’est pas une personne de ma famille qui a pu m’envoyer cela ! Non ! Vous ne me le feriez pas croire !… Tous les miens, voyez-vous, depuis longtemps, ont perdu le chemin du Paradis… et, même, ils me tourneraient en dérision, s’ils trouvaient dans ma poche cette médaille du Bon Dieu !… Alors, voyons…

Il s’arrêta, l’index levé :

— Alors, voyons… maintenant, dites-moi : cette petite médaille, ne la reconnaissez-vous pas ?