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LES GARDIENNES

VI


Ils ne se rencontrèrent que le second jour, par une matinée gonflée de soleil.

Le premier jour, en eflet, Georges n’avait quitté Château-Gallé que pour une visite rapide dans sa famille et, à l’heure de son passage, Francine était aux champs. Il l’avait bien cherchée des yeux autour du Paridier mais sans s’informer d’elle. Il était fatigué par son long voyage ; de plus, à son arrivée, il trouvait encore la tristesse installée chez lui à cause du père dont l’état s’aggravait, à cause de Marguerite, aussi, qui s’avouait malade. Tout cela termissait gravement la joie du retour,

Mais le lendemain, reposé, en toilette, il accueillit ardemment le bonheur de vivre. Il sortit désireux de se montrer, désireux surtout de voir cette Francime dont il se rappelait à peine le visage, mais dont il avait néanmoins gardé un souvenir singulièrement doux. En vérité, oui ! il avait hâte de voir cette fille dont l’amitié l’avait suivi. Plus curieux qu’ému, peut-être, mais, cependant, le cœur battant.

Le hasard fit qu’il l’aperçut sur la route, en direction du pré Buffier, juste à la place, où, l’année précédente, il lui avait adressé son premier salut.