Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
LES GARDIENNES

des chefs militaires. La lettre pour Francine, première écrite, était venue au pays par un détour : Georges avait trouvé un moyen de la faire parvenir grâce à la complaisance d’un blessé qu’on renvoyait à l’arrière.

On sut, peu de temps après, quelle était cette destination dont parlait Georges : nos alliés italiens ayant fléchi sous des coups inattendus, des régiments français étaient accourus à la rescousse et, déjà, ils fonçaient sur l’ennemi.

Bientôt Georges annonça que plusieurs mois passeraient sans doute avant sa permission. À cette nouvelle que Maxime lui apporta un soir, Francine se sentit le cœur bien froid. Le lendemain, qui était un dimanche, elle alla à l’église et pria longuement.

La Misangère, elle, passa plusieurs jours sans prendre la moindre nourriture ; elle devint encore une fois très jaune de visage. Son humeur n’en fut pas plus douce.

L’hiver tomba sur le pays.