militaires du front et pour prisonniers. La maison se charge des envois. »
Elle entra tout de suite sans avoir décidé le moins du monde ce qu’elle achèterait ; aussi, elle se trouva embarrassée devant la vendeuse qui l’accueillit. C’est que son affaire était difficile à expliquer ; du moins, se l’imaginait-elle.
Heureusement, la marchande comprit à demi-mot et bientôt Francine n’eut plus qu’à choisir. La maison préparait des colis à dix francs, à vingt, à trente et d’autres enfin, au goût des clients. Francine se décida pour un colis à vingt francs que la marchande lui vantait. Elle voulut cependant y ajouter quelque chose ; la marchande fut bien de son avis. Elles choisirent ensemble une belle pipe, un porte-mine très commode et un amusant petit calendrier.
Il fallut ensuite l’adresse du soldat ; Francine la donna si vite que la marchande dut faire répéter deux fois. D’autres clientes étaient entrées qui écoutaient en attendant leur tour ; Francine sentait qu’elle ne pouvait guère rougir davantage. La marchante faisait le compte sur un petit bout de papier.
— C’est 42 fr. 25, dit-elle en posant son crayon ; 42 francs pour vous…
Francine tendit le billet de cinquante francs qu’elle avait en main, puis, reprenant son panier, en hâte, elle se dirigea vers la porte ; on dut la rappeler pour lui remettre sa monnaie. Les clientes souriaient.
Dès que Francine eût gagné le seuil, elle s’éloigna