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LES GARDIENNES

cine cherchait de son mieux et elle s’émerveillait de ses découvertes. Une lassitude étrange et douce coulait en ses membres ; il lui semblait que toutes les choses autour d’elle étaient devenues très belles, très conciliantes, qu’elles s’attendrissaient.

L’eau du canal brillait comme elle n’avait jamais brillé, Les cimes blondes des peupliers étaient frisées de lumière. Aux doigts légers du vent, les feuilles innombrables palpitaient, les branches se faisaient de lents saluts d’amitié, se rapprochaient pour des caresses furtives.

Tout cédait ; tout s’épanouissait.

Il semblait à Francine que le cœur du monde battait pour elle.