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LES GARDIENNES


PREMIÈRE PARTIE



I


Voici comment est le pays. Un village : Sérigny ; ni plus beau ni plus laid que la plupart des villages de France ; une partie se trouve bâtie au flanc d’un coteau très modéré, l’autre s’allonge au bord d’une rivière canalisée.

Au nord du village, la plaine ; au sud, une région de marais boisés. La plaine s’étend, monotone, à perte de vue ; quelques haies d’épines y poussent et quelques noyers, trop rares pour arrêter le regard. Au contraire, les lignes de peupliers du marais bornent l’horizon tout aussi bien qu’une haute muraille.

Les maisons maraîchines sur le bord du canal portent le nom de cabanes. Du côté de la plaine,

en haut du coteau, une habitation isolée : Château-Gallé, retirance des vieux Misanger. Enfin, à l’écart

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