pour la collation des travailleurs. Le panier prêt, Georges s’en chargea.
— J’ai le temps de le porter, dit-il.
li se dirigea donc vers le pré Buffier où travaillaient les faneurs. À un détour de la route, il se trouva tout à coup en face de Francine ; elle marchait légèrement sur l’herbe de l’accotement et il ne l’avait pas entendue s’approcher. À cette fille qu’il ne connaissait pas et qui, assurément, n’était pas du pays, il donna poliment le bonjour et un sourire ; et il passa. Mais la fille lui avait paru jolie ; il détourna la tête, regarda par-dessus son épaule, Francine s’était arrêtée derrière lui. Il s’arrêta aussi, un peu surpris.
Alors elle vint vers lui et balbutia d’une voix courte, avec un sourire difficile :
— J’allais à la maison chercher le panier que vous portez.
Il ne comprenait pas, elle reprit :
— Je suis la servante du Paridier.
— La servante du Paridier ! En effet, Marguerite Ravisé m’a parlé de vous tout à l’heure. Mais je n’imaginais pas cette servante telle que vous êtes… non ! je me figurais trouver une grosse luronne, plutôt laide…
Il avait dit cela sans nulle malice galante, mais tout bonnement, avee son sourire d’adolescent étourdi.
Il reprit, s’avançant d’un pas vers elle :
— Bonjour, mademoiselle Francine !
Elle baissa les yeux, toute rose d’émotion.