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LES GARDIENNES

— Le nôtre est meilleur, dit-il.

Puis, il demanda :

— Marguerite et Lucien sont-ils toujours seuls à la boulangerie ?

— Oui, dit la mère.

— Je me demande comment ils font !

Elle s’assit alors à côté de lui et parla beaucoup plus qu’elle n’avait coutume de le faire, vantant le courage des enfants Ravisé, l’activité intelligente de Marguerite, sa douceur et son caractère enjoué.

— Puisque je suis en permission, dit-il, je puis, de temps en temps, donner un coup de main là-bas.

— J’y compte bien, répondit la mère, c’est ton devoir.

Elle ajouta :

— Et ce sera ma joie… car Marguerite est méritante… c’est une bonne gardienne, celle-ci, et je la tiens aussi près de mon cœur que si elle était ma fille.

Georges termina vite son repas et sortit dans la cour. Il avait hâte d’aller au village, de voir les gens, de se montrer aussi. La Misangère, sans prendre le temps de desservir la table, sortit derrière lui. Ils descendirent à Sérigny, tournèrent ensemble vers la boulangerie.

Georges embrassa Lucien, puis Marguerite. La veille il ne l’avait pour ainsi dire pas vue. Maintenant, il la regardait, surpris de la trouver si grande, surpris de la trouver si belle avec sa peau fraîche de blonde, sa taille mince, sa poitrine ronde et haute Sans détours, il lui fit compliment, déclara en riant