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DEUXIÈME PARTIE



CHAPITRE PREMIER

LES PELLETERIES


Il y avait, à parler juste, deux villages aux Pelleteries, le Grand-Village et le Bas-Village.

Les Grandes-Pelleteries ne comprenaient que quatre maisons. On disait Grandes-Pelleteries parce que ces maisons étaient des fermes importantes, avec de longs toits ; peut-être aussi parce que les bâtisses occupaient le haut d’une butte, d’où l’on voit jusqu’aux clochers de Vendée, quand le temps est sec.

Aux Basses-Pelleteries, il n’y avait que des creux-de-maisons, des gîtes de valets et de journaliers entassés au bord du chemin Roux, un chemin très sale et si tortueux qu’on l’appelait aussi le chemin de la Queue-de-Serpe. Ceux des fermes comparaient ces masures aux petites balles de bouse sèche qui sonnent aux crins des vaches ; ils disaient pour rire : le Bas-Village est accrotillé à la queue de serpe. Et, en effet, ce village avait bien l’air d’une vieille chose mal-