Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Hé ! hé ! Fine ! tu veux nous perdre ! Qui cherches-tu, par ici ?

Pour leur prouver qu’elle ne cherchait personne, elle les emmena plus loin. Quand elles repassèrent à cet endroit, il y avait encore des hommes devant la roulotte, mais Séverin n’était point parmi eux.

Elles circulèrent.

— Trois heures et demie ! dit Marie ; décidément, mes petites, nous ne trouverons pas de galants ; quels imbéciles !… Et puis, je meurs de soif.

Trois heures et demie ! Delphine sursauta ; l’ombre doucement s’allongeait, le soleil descendait sur les maisons ; déjà des voitures partaient.

Comment se fait-il que Séverin ne l’eût point vue, ne l’eût point cherchée ? Où était-il ? dans quelque auberge sans doute, avec une bonne amie de son nouveau pays, une de ces filles délurées en bonnet plat.

À partir de quatre heures, elle désespéra tout à fait. Elle aurait voulu être loin de cette foire, de ce bruit, de tous ces gens qui s’amusaient. Machinalement, elle fuyait les autres. Aussi, quand quatre jeunes gars, quatre de la Grange-Neuve, leur barrèrent la route pour les emmener boire, elle ne résista que faiblement.

— Tu ne vas pas rester là, maintenant, disait la Marie à mi-voix. Tu veux donc qu’on se moque de toi ? on n’y faillira guère, crois-moi ; et l’on dira que tu fais peur aux galants. Viens donc ! Qu’est-ce que cela te fait ? Viens donc ! pour voir seulement !

Eh oui ! Qu’est-ce que cela lui faisait ? Elle se laissa entraîner ; tout de même, elle ne voulait pas que celui