Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forte. C’est que les gages montaient dans le pays à cause des jeunes qui s’en allaient dans les villes ou dans les Charentes.

Quand tout fut dit, Lucien ayant débouché une bouteille de vrai vin, s’anima contre les Magnon.

— Ah ! ils t’ont appelé voleur ! dit-il à Séverin. Ces gens-là, voyez-vous, sont pro-pri-é-tai-res ; tout leur appartient : la terre, les hommes, les oiseaux, l’air qui passe. Voleur ! Elle est bien bonne ! Comme si ce n’étaient pas eux, les voleurs ! D’ailleurs un pauvre diable qui triche pour nourrir les siens n’est pas un voleur ; celui dont l’enfant a faim a droit de prendre le superflu des autres.

— Oh ! oh !

Cela, les deux paysans ne l’admettaient pas tout à fait.