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CHAPITRE IV

LES PAROLES DE LUCIEN CHAUVIN


Le premier lundi d’octobre, Séverin alla à la foire de Cerizay pour chercher à se gager. Non pas que le temps pressât et que cette foire fût un lieu de gagerie, mais ce lui était tout de même une occasion de voir des fermiers ; peut-être aussi trouverait-il à se louer pour tout le mois d’octobre, ce qui vaudrait mieux que d’aller en journée.

Malheureusement, il y avait peu de monde à Cerizay. Séverin entra bien en marché avec un fermier de Malitrou, mais ce fermier n’avait point hâte de gager ses domestiques ; il voulait d’abord s’informer des prix. Le marché ne se conclut donc pas.

À midi, Séverin n’avait plus qu’à s’en retourner chez lui. Auparavant il fit un petit tour sur le champ de foire. Le bruit diminuait ; les gens s’en allaient emmenant leurs bêtes. Séverin examina celles qui restaient ; il remarqua une sorte de grande cage où étaient couchés deux nourrains, tachés de noir d’une façon assez particulière ; s’étant arrêté devant cette cage, il eut de la main un geste machinal pour faire lever les bêtes. Alors, une très grosse femme s’approcha, croyant qu’il voulait les acheter.