Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

main aux phalanges velues, cette main habituée à tapoter la croupe des servantes d’auberge, et à vérifier, sous les bœufs gras, dans la peau onctueuse, ridée et filante comme des entrailles, s’il n’est point échappé quelque chose aux brutalités du hongreur.

Grand et fort, M. Olivet, s’il avait moins de ventre et moins de sang aux joues, ne serait pas un vilain vieux. Il apparaît comme un beau type de campagnard enrichi, avec de gros appétits et de petites vanités. Si j’en crois la renommée, il est ce qu’il paraît être : gros mangeur, gros buveur, causeur bruyant, roué dans ses affaires, mais facile à mener, pourvu qu’on le flatte au bon endroit.

En somme, une grosse poire un peu blette. Mme Valine l’a cueillie le plus aisément du monde. La chose a été menée rondement.

— Ils ne se connaissaient pas au mois de juillet, m’a affirmé Mme Évrard.

Ce n’est point qu’elle le sache, la bonne pièce. Prétend-elle connaître toutes les aventures de Mme Valine au mois de juillet ?

J’ai de bonnes raisons de penser que, dès la fête nationale, de sérieux réseaux étaient tendus.

Moi, fretin, j’ai été pêché à la ligne volante avec un brin de seigle et un fil d’araignée ; mais c’était simple amusette, cela n’empêchait pas la grosse bête de fond de mordre et de s’enferrer. Il fallait seulement un peu de prudence et je