1er octobre. — Bonjour ma chambre, bonjour mon gros cahier ! Maximin du mois de juillet, bonjour ! Je suis Maximin du mois d’octobre et je te serre la main, polisson. Mais que voilà de sottes paroles ! Tu n’es plus là, pauvre satyre niais pour nymphes dégourdies ; tu es mort ; tu es refroidi, n’est-ce pas, vieux frère ?
Tout à l’heure, en ouvrant la porte, j’ai cru te revoir. C’est que j’ai reçu dans l’œil la tape coutumière : toutes les choses sont telles qu’elles étaient. Ces deux longs mois sont passés sans rien laisser chez moi ; si, de la poussière, une fine poussière venue je ne sais d’où et qui s’est déposée partout. Je puis parler sans métaphore de la poussière du temps. À part cela, rien de nouveau, rien de changé, rien de bouleversé. Je ne fais pas un saut dans l’inconnu.
Voici ma chaise, mon réchaud, ma commode, voici mes papiers en désordre et voici mon lit creusé comme une petite barque. (Résolution ferme : demain je le déferai complètement, je retirerai la paillasse et je réparerai ou ferai réparer ce qui en a besoin.)
Je retrouve tout tel que je l’avais laissé. Cependant j’ai dérangé une souris qui s’était installée chez moi. Malgré mes précautions, elle s’est enfuie. Si elle veut revenir et prendre des habitudes de pro-