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« Ici » ! Bonne fille !

Le jardin est derrière les bâtiments d’habitation ; trois portes donnent sur ce jardin : au milieu, porte de la Directrice, à droite, porte de Mlle Rose, à gauche, porte de Mme Valine.

Celle-ci me montre le fameux laurier, tout au bout d’une allée ; puis elle entre chez elle.

Je prends deux ou trois branches et je cours les porter sur l’estrade. Je montre alors mon nez à la porte de l’école.

— Cela s’avance, mesdames, ce petit ménage ?

— Pas vite ; nous recommençons.

C’est ce qu’il faut : recommencez. Pendant que vous arrangez vos layettes d’enfants de poupées, je vais vaquer à mes affaires.

J’ai une idée audacieuse et nette ; ça ne fait pas un pli dans ma tête.

Je file au jardin. La porte de Mme Valine est restée entr’ouverte. Je comptais là-dessus ! J’entre sans bruit : la gaillarde se coiffe devant la glace ; j’aperçois ses épaules musclées et ses bras finement velus. Elle se retourne :

— Oh !

Un cri ! mais un petit cri. Cette Ève n’est pas très surprise d’être nue.

— Taisez-vous ! Tais-toi !…

Elle comprend. Mais…

Pauvre coquebin fougueux et maladroit, tu en es pour ta courte humiliation ! Sauve-toi mainte-