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n’éclaire pas ; c’est une torche jaunâtre brandie par un pompier vacillant. La mienne est un phare hautain…

— Des lampions ! des lampions !

Je dus céder et j’allai chez Marceline. Je revins au bout de quelques minutes portant des lanternes et des bougies.

— Maintenant, dis-je, il faut installer cela ; vous allez venir m’aider… allons, venez !

— Soit, dit Mme Valine ; cela nous rapprochera toujours de Trevins.

Les autres hésitaient, mais elle insista ; elle voulait à toute force disparaître de Lurgé. Alors la bande se partagea ; Mme Valine et Mitron me suivirent ; Mlle Rose dut en faire autant.

Quand nous eûmes franchi mon seuil, je fermai doucement la porte et je lâchai un « enfin seuls » que je commentai d’ailleurs immédiatement.

— L’endroit est très sûr, dis-je, il n’y passe personne ; vous pouvez supposer que vous êtes dans la brousse ou dans une île déserte.

Mlle Tinard, toute rouge, s’occupait déjà à placer les bougies. Elle ne sait peut-être pas d’une façon absolument précise ce qu’elle ferait dans une île déserte avec Mitron. Mme Valine a sur elle l’avantage d’une science expérimentale complète.

Mitron, fis-je, voici un marteau, des pointes, tout ce qu’il faut ; je te charge de procurer à Mlle Rose une aide suffisante.