susurrai-je, ou bien rêvez-vous d’un 14 juillet plus limpide que celui-ci, d’un 14 juillet célébré par exemple au mois de mai, par un matin frais ? Dites-moi ce qui vous chagrine.
— Monsieur Maximin, je voudrais partir. C’est déjà trop d’être venue chez M. Godard ; maintenant ma place n’est plus ici, absolument plus.
En effet ; mais d’habitude elle n’y regarde pas de si près.
— Il était convenu entre Mlle Tinard et moi que nous rentrerions à Trevins à cinq heures, six heures au plus tard. Mais je me suis absentée un moment pour voir des amis et, à mon retour, j’ai trouvé cette jeunesse lancée. M. Mitron prétend nous retenir ; il viendra nous conduire ce soir, dit-il, il se fait même fort de vous emmener aussi.
— Il a raison, je ne demande…
— Tout ceci est bel et bon ; mais vous ne voyez pas que vous risquez de nous compromettre ? Vous êtes jeunes, messieurs !
— Tu tu tu tu…
— Mais oui, vous êtes jeunes… et Mlle Rose aussi est bien peu raisonnable. Je n’ose pourtant pas insister toujours ; j’ai l’air d’une trouble-fête. Cependant je prétends partir avant la nuit.
— Mais, madame, il y a un moyen d’arranger tout cela : couchez ici.
— Chez qui ?
— Chez moi.