fatigué par des artifices rapides. Il découvrit le signet et le saisit précautionneusement entre deux doigts.
— Voici, gouailla-t-il, ce qui nous renseigne définitivement sur les mœurs de l’habitant. Il se nourrit de fruits et de poissons crus : c’est un lacustre.
— Pour la dernière fois, mesdames, voulez-vous ma chaise ? Non ? Alors permettez que je m’y installe ; je serai mieux pour faire la conversation. D’abord, mesdames, je vous invite à déjeuner.
Mme Valine :
— Chiche ! nous acceptons, ces messieurs acceptent. Monsieur Tournemine, qui donc fait votre cuisine ?
— Moi-même ; je cuisine moi-même.
Mitron faisait sa lippe.
— Mon cher, ce n’est pas pour cela que nous sommes venus…
— Alors, va-t’en ! allez vous-en, Tricoche et toi. Je ne vous invite pas, vous deux.
— Cela nous est égal, nous avons mieux. Laisse-nous donc parler. Es-tu du déjeuner chez M. Godard ?
— Godard ? Godard ?… L’expert-géomètre, cantonal et même d’arrondissement ? On déjeune chez lui ?
— Oui ; parce que, écoute, tu ne sais peut-être pas : c’est aujourd’hui le 14 juillet… C’est aujourd’hui le 14 juillet, et M. Godard, élu républicain,