prendre en faute, s’amuser à les troubler, à les affoler ; faire le malin, le savant, l’incorruptible ; faire peur surtout, faire peur ! voilà bien, sans doute, les plus fondantes délices de notre paradis sublunaire.
Puissé-je, plus tard, être inspecteur de quelque chose !
En attendant, c’est ma classe qu’on inspecte, c’est moi qu’on affole. Le chef, aujourd’hui, a dû se faire une pinte de bon sang. Je l’ai reçu comme on reçoit, je suppose, la peste ou le choléra.
Aussi, on n’a pas idée d’inspecter des classes en plein été ! Jamais depuis Charlemagne un inspecteur de l’enseignement n’a eu le temps et le courage de faire une tournée le 13 juillet.
Ce zèle me paraît singulier.
Il était une heure et demie. Je causais avec ces messieurs du cours préparatoire ; nous parlions, je crois même, en patois ! Brusquement, ce grand bonhomme inconnu se dresse dans la porte.
— Monsieur l’instituteur, je viens visiter votre classe.
— Fort bien, monsieur ! Qui êtes-vous ? vos papiers ?
Bien entendu, ces questions n’ont pas été posées. C’est maintenant que j’ai cette présence d’esprit et ce courage. J’étais navré. Par cette chaleur nous en prenons un peu à notre aise, mes élèves et moi.
L’inspecteur examina mes registres et fronça les