Ces dames mettent pourtant de la bonne volonté à t’instruire. Je suis un crétin, retiens bien cela, un crétin ! je ne trouve aucun travail extra-scolaire. Mon directeur me déteste et mes chefs me notent très mal… Je suis un crétin et je suis seul au monde de mon espèce. Tous les autres savent se débrouiller.
— Mon chéri…
— Son chéri, mon vieux, a paraît-il, le crâne bourré d’idées subversives. Et, comme, malgré cela, je ne suis pas bruyant, pas dangereux pour deux sous, avec moi on peut y aller carrément. Tout le monde me moleste ; directeurs et inspecteurs me tombent dessus… Et puis je ne plie pas, je ne flatte personne, je n’ai pas les sales petites habiletés nécessaires. Dans ma classe, par exemple, j’ai la sottise de mettre les enfants à leur place. J’ai deux gamins sucrés au dernier rang et mon premier est un pouilleux. Les pouilleux sont mes élus.
Il se mit à rire nerveusement, par saccades.
— Autre chose : nous pourrions bien manger en paix, voulez-vous ?
Hélas ! il dut encore en subir des comparaisons !
Un tel, plus jeune, est en commune avec un bon secrétariat de mairie ; un autre fait des écritures pour un notaire et tient la comptabilité d’un marchand de fer. Celui-ci élève des abeilles, celui-là cultive une vigne. Le petit Tricoche, nouvellement marié, a fabriqué tous ses meubles, des meubles splendides à panneaux sculptés. Moi-même, avec