Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toc toc toc toc toc…

Toute une portée de doubles croches en C barré…

— Que voulez-vous ?

— Broûm ! Broûm !

Cette fois, c’était le coup de bélier d’un assaillant. En deux bonds je fus à la porte. Je me trouvai en face d’Évrard ; il était coiffé d’un chapeau de sorcier et il riait d’un rire que je jugeai diabolique.

— Ah çà ! dis-je, tu es fou ?

— Fou ? ce n’est pas une certitude. Voici : je t’emmène à la pêche.

Je remarquai alors qu’il portait un petit panier et je m’expliquai le chapeau.

— Pourquoi ne m’as-tu pas prévenu hier soir ?

— Hier soir était hier soir ; ce matin est ce matin…

— Tu as au moins le mérite d’être clair.

— Voici, je t’emmène à la pêche. Prends ton tabac.

Il n’y avait rien à dire. Au surplus le plus fort était fait puisque j’étais levé. Je me laissai emmener vers la rivière.

Évrard connaît un moulin qui tourne à deux kilomètres d’ici. Le meunier nous prêta deux lignes et nous indiqua un petit filet d’eau où nous découvrîmes les portefaix qui devaient nous servir d’appât. Mon camarade me montra comment on fixait ces bestioles, puis il se mit à pêcher.

Moi, sur le bord de l’eau, que j’aie une ligne, un