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suis approché de la maison. J’ai écouté ; je n’ai rien entendu…

Je n’ai rien entendu ; les lumières étaient éteintes.

En somme, pourquoi suis-je encore mortellement inquiet ? Il ne peut rien arriver de grave… Après tout, c’est moi qui ai couru du danger.

Il faut qu’elle sache bien que je suis sain et sauf. Je puis la tranquilliser tout de suite : ne connaît-elle pas ma trompe de bicyclette ? J’aurais dû y penser plus tôt.

En route ! D’ailleurs, il fait jour ; voici le soleil.

Toutes les choses sont calmes, habituelles, quelconques.

20 mars, soir. — Je suis encore dans l’inquiétude. Ce matin, j’ai corné en vain. Pendant la journée j’ai causé avec Évrard, M. Michaud, Mme Michaud : ils ne savent rien. Je suis allé à l’épicerie et au bureau de tabac : Marceline et M. Moulin m’ont regardé avec leurs yeux de tous les jours.

Mme Bérion, seule, a appris que son oncle a tiré un coup de revolver hier au soir pour effrayer un maraudeur ; mais pas de nouvelles de Josette.

Il se passe quelque chose d’anormal ! Je ne vis plus ; coûte que coûte, il faut que je sache.

Dût-on m’accueillir à coups de revolver, demain matin j’irai voir.