Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mourir comme cela !… que je ne serais jamais à vous… Pas si simple ! Je n’ai pas cru… Cela ne m’a rien fait… cela ne me fait plus rien… Je ne pleure plus… Je veux rire à pleine gorge, pour vous, pour toi… Dis, tu l’aimes bien encore, mon « rire de cristal » ? Mon cœur est une fontaine allègre : bois !… je suis ton amoureuse ; j’ai du bonheur plein l’âme… Serre-moi dans tes bras durs… toujours… toujours

Ce sont à peu près ses paroles. Je ne me souviens pas des miennes. Je les prononçais sans les entendre. Elles naissaient sur mes lèvres, sans effort de pensée elles venaient de loin, du plus profond de mon être du plus profond de la vie.

Une force obscure et invincible nous poussait vers des cimes inexhaustibles. Nous avons vécu de fabuleuses minutes…

Le jour, cependant, avait diminué dans la chambre. Mon amie, ses deux mains lasses à mes épaules, disait :

— Je ne regrette rien ; je n’ai pas honte… Emmène-moi ! Ah ! on aura beau faire maintenant, je suis ta femme, ta femme… Rien d’autre ne compte. Partons !… Que veux-tu que je fasse ? veux-tu que je meure ? Commande…

Parce qu’elle était blanche avec des tempes brûlantes, j’ai eu de la pitié et j’ai échappé au délire.

— Ma Josette, ne souffres-tu point ?

Elle a jeté ses mains à sa nuque d’un geste rapide, mais elle a repris aussitôt :