Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Michaud au-dessous de tout ; maladroit, peut-être sournois, que dis-je, peut-être !… je m’en moque !

Cette fois, on me tient. Je n’aurai pas même le droit de crier.

Je m’ea moque ! Ah ! comme je m’en moque !…

Josette est à bout de forces ! Josette est malade !

Elle m’a écrit qu’elle ne pouvait pas sortir, qu’une migraine atroce la tenait au lit. Depuis quelque temps déjà je la trouve pâle et ses yeux se fanent. Mme Bérion a les mêmes inquiétudes ; elle vient de me les confier.

Il faut absolument arracher Josette de là-bas… et tout de suite ! Qu’elle aille n’importe où, qu’elle fasse n’importe quoi. Qu’elle soit femme de chambre, demoiselle de magasin, couturière, bergère… plutôt que de se tuer chez elle. Je ne la laisserai pas entre les griffes empoisonnées de sa belle-mère ; je l’enlèverai plutôt. Si, par impossible, j’avais, demain matin, ma nomination pour Tunis, nous partirions. Je suis prêt à tout.

26 mars. — 3 heures du matin. — Si j’essayais d’écrire.

Je suis en passe de devenir fou. Voilà deux heures que je tourne dans cette chambre… Je tremble, ma tête brûle ; mon cœur est une machine affolée dont le régulateur vient de sauter.