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je voulais me marier avec une millionnaire contrefaite, c’est qu’elle ne donnerait pas son consentement…

— Regarde plutôt, ai-je répondu ; elle m’a donné son portrait pour toi.

Maman a vite ajusté ses lunettes, puis elle s’est penchée sur l’image souriante aux prunelles claires. Et les doigts de maman ont un peu tremblé…

— Oui, elle est bien mignonne, cette petite demoiselle.

— Elle n’est pas si petite, maman… elle est plus grande que toi.

— Elle n’a pas l’air méchant… elle a de beaux yeux.

— Je crois bien !

Maman ne se lassait pas de la regarder, heureuse de la trouver si jolie, heureuse et flattée.

À la fin tout de même, elle a demandé :

— Comment s’appelle-t-elle ?

— Josette.

— Qu’est-ce qu’elle fait ? Est-elle riche ?

— Elle est chez son père ; c’est une petite ménagère… Je ne crois pas qu’elle soit riche.

— Tant pis, mon garçon… Mais cela ne fait pas grand’chose, va, quand on se convient… Et puis tu gagnes de l’argent, toi.

C’est encore là une de ses idées favorites, une idée, d’ailleurs, qui lui rend la vie douce. Elle me voit riche ! Douze cents francs, pour elle, c’est une