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piers corroborent de fâcheux renseignements qui sont arrivés par une autre voie.

— Il y a, contre vous, une plainte émanant d’un personnage autorisé et ami de l’école laïque. J’attendais cela depuis un moment ; c’est là toute l’affaire…

Il s’agit d’une plainte verbale ; si elle se renouvelait, surtout si elle se renouvelait par écrit, cela nécessiterait une enquête, et dame !…

— Réfléchissez, monsieur Touinemine.

— C’est tout réfléchi ! Au revoir, monsieur l’Inspecteur !

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Je sais que je n’aboutirai à rien qu’à empirer la situation, mais je ne me laisserai tout de même pas déplacer sans protester. Celui qui ne se redresse pas contre une injustice mérite la servitude.

« La dignité d’un fonctionnaire est dans la discipline. » J’entends mal ce jargon. Il y a discipline et discipline. Quand l’obéissance aux hommes remplace l’obéissance aux lois, il n’est dans la cité que désordre et barbarie.

À la réflexion, je m’étonne que M. l’Inspecteur d’Académie, qui est un homme aimable et d’esprit libéral, ait songé à me frapper illégalement pour un si petit délit d’opinion. Je parierais qu’il ne sait encore rien de mon affaire et que les « personnages autorisés » se proposent tout bonnement de lui forcer la main.