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— Mais… mais…

Je n’achève pas ma pensée. Je voulais dire que ce n’est pas très généreux de compter sur le travail de sa femme. La femme est la fée du foyer… l’éducatrice des enfants… La femme, dit l’autre, est le délassement du guerrier ; elle est… que sais-je ? Elle est tout, sauf la compagne qui travaille et apporte son salaire.

Toutes mes lectures m’ont appris cela.

Et au diable mes lectures ! Ces sentiments-là coûtent trop cher, ils ne sont pas accessibles aux pauvres gens. Les chevaliers n’étaient pas choisis parmi les gueux.

Certes, je donnerais tout mon sang pour Josette ; mais quand je n’en aurais plus une goutte, elle serait bien avancée ! N’oublions pas que nous discutons raisonnablement. L’idée de Josette est excellente. Tandis que je me creusais la tête pour chercher des expédients, mon amie a trouvé du premier coup le grand remède.

Je repêche cependant mon « mais » de tout à l’heure.

— Mais vous n’avez pas le brevet.

— Je l’aurai ; je réussirai à l’examen.

Elle réussira… Elle aura son brevet supérieur pour peu qu’elle le veuille. En tous les cas, elle aura toujours son petit minimum de brevet élémentaire. Il est vrai que ce brevet ne lui donnera pas tout de suite l’insigne honneur d’apprendre l’alphabet à